samedi 24 avril 2010



Face au vent je défis le temps et ces mille et un amants.
Sur ces blés, l'idée de tirer un trait sur cet été asexué de beauté.
Face à l'horizon, je regarde poussière au coin du soleil, pareille sueur que celle du front de mes joues trahies par les yeux contagieux d'une errance sans nuage.
Sur ces reins, creux, valeureux, capricieux, je m'exaspère de ne plus être l'homme pendu à son cou, je réchauffe mes mains enneigées par l'ombre de la lumière.
Je touche le jaune jauni, soumis à la nuit de ces envies, souvenirs envahis par le bruit d'un silence agrandi par les cris jeté derrière les rideaux du paradis.
Je m'endors avec ma faiblesse, ma traîtresse, ma princesse, je tombe sur son visage, danse avec son nez encocaïné par la blanche et douce trace d'une héroïne immobile, pile à l'heure de la mort ivre de vie.
A trop cerner le soleil , je pars en guerre pour oublier les desseins d'un destin sans matin, lumière au nord-ouest je m'éteins.


(photo Di Benedetto)