vendredi 23 avril 2010


Vagues drapées de blancs. Corps rougis par le noir. Bidume violet par l'amertume.
Je cours à travers le mauvais temps et les soixante et quelques rayons de tristesse.
Je promène ma peine dans ma bouche de prince des falaises.
Cette plage d'escalier de sable me saigne aux baisers de l'écume éternelle.
Cet infini à minuit me trahis, me définit à défaut d'exister dans cette jungle aux mépris.
Je m'enracine dans ce sol interdit à des songes de paradis, gris, je cris à la suprême jeunesse de mes envies.
Je, jeux de jambes, aigre silhouette qui avance en arrière, par terre, je m'enterre sans mystère.
Vertige au goût amère d'une cigarrette, je m'enfuis ivre vers le train d'un hiver sans lumière.
(photo Gizard)